Entretien de rentrée 2018 avec Pascal Mutel


Interview de rentrée Septembre 2018 avec Pascal Mutel

Pascal, le premier semestre a été riche en événements. Tu as notamment fleuri la soirée d’anniversaire pour les 90 ans de Line Renaud. Peux-tu nous en dire plus et nous expliquer comment on prépare un tel événement ?
Le premier semestre a été effectivement très riche en événements avec une vraie reprise de l’activité, particulièrement au niveau de l’hôtellerie et des palaces. On voit également sur ce premier semestre une reprise de l’activité événementielle tant liée au contexte économique qu’aux étrangers qui reviennent en France. Paris redevient une destination safe et attractive.
Par ailleurs, nous avons aussi développé de nouveaux clients et sommes montés en puissance parmi d’autres comme l’Automobile Club de France etc. Cela nous a permis également de monter en volume.
Ceci a nécessité de renforcer l’équipe et donc aujourd’hui nous sommes à plus de 12 personnes dans l’équipe, ce qui permet d’atteindre une taille plus conséquente et de pouvoir traiter des événements importants.

Dans ce premier semestre en effet, l’anniversaire de Line Renaud a été un événement extrêmement important. Tous ses amis et tout le monde voulaient marquer ses 90 ans. Et lorsque Patrick Scicard, l’ancien président de Lenôtre et l’un de ses meilleurs amis, qui s’occupe de tellement de choses pour elle, m’a demandé de l’aider pour fleurir l’événement, j’ai été très flatté et très content de faire çà pour Line. Comme toujours, cette grande dame a fait preuve d’une grande générosité, en venant à la boutique, rencontrant les équipes. Elle a beaucoup participé justement à la préparation de la soirée, ce qui a été très agréable de faire çà pour elle et avec elle. Bien entendu, nous savions que tout Paris voulait être de cette soirée, cela a été un plaisir pour moi d’être présent. Nous avons fait une décoration florale qui lui correspondait, à la fois très simple, très jardin et très élégant. Tout Line finalement ! C’était pour nous un évènement certes comme un autre sauf qu’il était chargé de beaucoup plus d’émotions et empreint d’une sympathie très forte à l’égard de Line.

Tu viens de devenir Président de la Chambre Syndicale de Fleuristes d’Ile de France. Peux nous nous en parler, tes fonctions et projets au sein de la Chambre syndicale.
Nous avons perdu au mois de juin notre présidente Danièle Hugon, des suites d’une longue maladie. Avant d’être notre présidente, c’était mon amie et j’ai évidemment été très triste de sa disparition. Je l’ai accompagnée au cours de ces 18 derniers mois dans sa maladie et nous avons été jusque dans les derniers jours très proches l’un de l’autre. Cela a été une grosse épreuve. Après, il fallait bien que la Chambre Syndicale continue à vivre : « Le roi est mort, vive le roi ».

Je me suis porté candidat à l’élection de la présidence de la Chambre Syndicale pour ancrer encore plus cette dernière dans son époque. J’ai été élu par le conseil d’administration, président de l’école des fleuristes de Paris - où nous avons plus de 300 élèves, et président de la Chambre Syndicale. 

Je souhaite à travers cette mandature de 3 ans, renouveler l’image de la Chambre Syndicale, à travers un changement d’identité et un changement de visuel. Il faut remettre de l’attractivité, adapter le discours et la communication avec l’époque actuelle.
Nous avons vécu ces dernières années une baisse significative du nombre d’élèves que nous avons eu dans l’école. Je souhaite, à travers la communication, nous porter plus proche des jeunes et leur montrer l’intérêt qu’il peut y avoir à faire le métier de fleuriste et de venir dans notre branche.
J’engage également un projet de rénovation de nos locaux et peut être un projet d’agrandissement, car nous sommes de plus en plus sollicités par des étrangers qui souhaitent venir prendre des formations mais aussi par des gens qui veulent se reconvertir dans notre si beau métier.

Il est vrai que j’ai été porté à ces fonctions par mon expertise et mon expérience du métier. Je suis encore très actif et très aux faits de l’évolution du métier. Mon affaire en effet m’oblige à être à la fois très au courant des nouveautés, très performant économiquement et bien sûr je dois m’adapter en permanence à l’évolution des marchés. Je souhaite vraiment réancrer l’école et la Chambre Syndicale dans notre milieu professionnel, réapporter de la communication entre École et Professionnel qui se côtoient mais parfois se regardent un petit peu comme 2 mondes séparés, alors que nous sommes tous des passionnés et allons tous dans le même sens. Nous avons un besoin cruel de former des salariés, toutes les entreprises étant en forte recherche de personnel. Il est vraiment important pour moi d’améliorer ces échanges entre les différentes branches de notre profession.
Beaucoup de chantiers sont déjà engagés. D’ici la rentrée 2020, l’objectif est d’enrailler la chute du nombre d’élèves, nos locaux rénovés, l’image de la Chambre Syndicale et de l’école des Fleuristes complètement restaurée, avec une vraie montée en gamme, parce que notre métier le nécessite – monter en gamme ne signifiant pas devenir luxueux mais avoir une vraie identité, une vraie fierté de ce que nous sommes et de notre savoir-faire.
Énormément de travail certes mais j’en suis ravi.
A ce titre d’ailleurs je fais parti dorénavant du bureau de VAL’HOR, l’organisme qui gère les 53000 entreprises et toute l’interprofession. Et là, pareil, la volonté est vraiment que toutes les familles du paysage (paysagistes, fleuristes, pépiniéristes, producteurs, grossistes) puissent communiquer et travailler ensemble pour tirer le végétal vers le haut.

Je pense que nous avons une chance historique de remettre une attractivité forte vers notre filière. L’état d’esprit est certes en train de changer progressivement mais d’une situation où on allait vers un métier en situation d’échec scolaire, on se rend compte qu’il vaut mieux aller dans des filières comme celle-ci, et trouver un épanouissement professionnel par la suite. J’espère donc pouvoir accompagner ces mutations et attirer vers nous les meilleurs talents et un grand nombre de talents.
           
Pour cette rentrée, quels sont tes prochains projets en boutique et en décoration florale ?
Les projets sont nombreux. D’abord, le temps passant tellement vite nous avons eu une rentrée très intense avec une grosse activité. Beaucoup de délégations du Moyen Orient étaient présentes à Paris, ce qui nous a généré de très beaux fleurissements tant à travers des suites qu’à travers des résidences privées. Très intéressant. Également une demande des particuliers assez soutenue en cette rentrée. 
Nous venons aussi de terminer Roch hachana qui était très tôt cette année, en ce premier week-end de septembre. Très belle fête avec une progression par rapport à l’année dernière.
Nous sommes vraiment contents.
Nous allons bien entendu travailler sur l’Automne qui arrive très vite et surtout nous sommes déjà projetés sur Noël avec sa mise en place tout début novembre, tant au niveau de la boutique que du montage des décors, lequel démarre pareillement tout début novembre. 

Comme d’habitude une rentrée à 200 à l’heure mais tout de suite cette réflexion sur la projection de la réalisation et mise en place des décors de Noël à l’atelier où l’activité est très forte pour ces préparations.