Quel bilan fais tu de ce 1er
semestre 2013 ?
Le 1er
semestre 2013 a été relativement bon, assez étonnamment, dans un contexte
économique que tout le monde connaît. Les ventes en boutique se sont maintenues
de manière assez disparate par rapport à l’année dernière, des mois ont été
moins bons, d’autres meilleurs et toutes les fêtes se sont très bien passées
comme la Saint Valentin, la fête des Mères par exemple. Sur les prestations
professionnelles avec les hôtels, le 1er semestre a été très bon
avec des hôtels qui ont très bien travaillé. On a donc été porté par un très
bon contexte y compris au mois de juin avec les différents salons notamment celui
du Bourget.
Globalement
donc un bon 1er semestre malgré une météo difficile. On a néanmoins souffert
avec tout ce qui est plantations extérieures. Au niveau qualité il y a eu un
impact aussi, avec un printemps compliqué où on a noté un gros retard de
murissement des végétaux, avec des qualités difficiles à trouver ou pas toujours
présentes. Cela a demandé un travail très important pour pouvoir maintenir la
qualité des fleurs. Il a fallu parfois changer les provenances et être vigilant
avec les producteurs pour voir qui arrivait à faire face au manque de lumière,
aux mauvaises températures et à cette importante humidité. Cela a demandé un
gros travail à Rungis et auprès de nos producteurs pour trouver des belles
marchandises. On a souffert par conséquent en terme de marge puisque les belles
fleurs étaient plus rares donc plus chères et en cette période, on a préféré
maintenir les mêmes prix.
Y a-t-il eu des fleurs qui n’ont pu être présentes en boutique pendant cette période de météo difficile ?
Par exemple
la rose de jardin cette année, j’ai dû vraiment limiter mon offre, en raison de
la floraison tardive, des problèmes de maladie, des fleurs beaucoup plus
petites etc. On a dû faire par conséquent un peu d’importation, nos producteurs
de la région parisienne ayant eu des gros soucis de qualité. On a tout de même
maintenu nos achats chez eux pour les aider en cette période mais souvent ces
fleurs n’étaient pas commercialisables. On a eu des soucis aussi avec les
pivoines arrivées très tard, pas présentes pour la fête des mères (hors pivoines du midi), les feuillages aussi
ont été problématiques, trop tendres, manque de soleil, de chaleur et donc de
tenu. Il a fallu au coup par coup adapter notre offre.
Globalement
beaucoup de fleurs ont souffert du temps. Certains producteurs ont été
vigilants et ont coupé plus tard pour maintenir une qualité. Il fallait bien
choisir ses fournisseurs, en parler avec eux afin d’anticiper les retards (entre 3
semaines et un mois de retard sur certaines plantes).
Y a-t-il eu des tendances
particulières ou des découvertes ?
On voit
toujours comme tendance de fond des clients qui veulent connaître la provenance de
la fleur, comment elle est produite. Depuis longtemps nous sommes précurseurs
sur l’identification de nos produits, Bien sûr, pas sur l’ensemble mais au moins
80% sont clairement identifiés, l’origine, le processus de fabrication etc. Les
clients en sont très demandeurs, même au niveau social, environnemental,
qualité. On voit
toujours aussi une forte demande de fleurs naturelles comme la pivoine, la rose
de jardin, de bouquets naturels, romantiques. On reste dans l’air du temps
puisque c’est notre tendance de fond. On n’a pas forcément collé aux modes, on
a notre identité qui est effectivement de magnifier la nature et de mettre en
avant la fleur.
Des créations préférées en ce 1er
semestre ?
On essaie
toujours de se renouveler au niveau de la créativité. Cet hiver dernier on a
beaucoup travaillé les branchages avec des fleurs en suspension, comme
si ces fleurs étaient la floraison de ces branchages. On a joué avec des effets
d’optique, des couleurs avec des branchages qui venaient de la Pointe du Raz
complètement recouverts de lichen gris dans lesquels on mettait des fleurs dans
les tons mauves. C’est toujours intéressant d’utiliser des végétaux torturés,
qui ont poussé de manière un peu atypique, pour les associer avec des fleurs
afin de proposer des créations très graphiques.
Tes prochains projets ?
A l’automne
on est dans les feuillages de baies. Avec le printemps, c’est une saison que
j’adore.
On peut
vraiment mixer les couleurs, aller sur des dégradés d’orange, avec une pointe
de fuchsia ou de rouge, on peut aller
sur des bouquets assez colorés qui vont particulièrement bien avec les baies et
les branchages. C’est aussi la pleine saison du dahlia, une fleur que j’affectionne tout particulièrement.
Les producteurs ont fait de gros efforts pour retrouver des variétés qui
avaient été un peu délaissées.
En même
temps on commence déjà à préparer Noël avec cette année beaucoup de nouveaux
décors puisque le Village Royal ou la Mamounia par exemple en auront de
nouveaux pour ces deux prochaines années. On les élabore cette année pour les 2
saisons à venir. On prépare aussi ceux de nos autres clients comme Lenôtre
et on attaque le travail de préparation et construction.En même temps que cette rentrée, on commence à avoir un œil et un pied dans Noël, puisque dans un mois et demi on installe et on y arrive très très vite.