Questions / Réponses avec Pascal Mutel : La rentrée

Quel est pour toi le bilan de ce 1er semestre 2011 ? Est ce que la reprise est présente, comme on peut parfois le lire dans la presse ? Par rapport au 1er semestre 2010, peux tu caller la tendance économique, design, achats, comportement des clients ?
Le bilan du 1er semestre 2011 est un très bon bilan. Pour nous, il a été très riche d'actualités, très fort d'activité. Une année d'assez grands changements.

Sur l'aspect économique, on voit très nettement une reprise sur le 2ème trimestre 2011, d'avril à juin l'activité a été très forte, on voit aussi une reprise dans le secteur évènementiel, sur les clients hôteliers, palaces qui ont très bien travaillés aussi, la grande restauration. On voit clairement aussi une clientèle internationale qui revient, des affaires qui se refont, des grandes manifestations comme le salon du Bourget, programmé cette année, Roland Garros. On ressent la reprise économique qui s'est traduit pour nous par une augmentation du chiffre d'affaire.

Le premier semestre a été marqué aussi par l'ouverture de l'hôtel Shangri La, qui a ouvert sur le mois de décembre 2010. On est très heureux d'avoir été sélectionné par le Shangri La pour être leur fleuriste et  partenaire sur l'identité floral. Il y a eu une restauration de ce lieu historique admirable et du coup on a beaucoup travaillé avec eux pour décliner une identité florale qui leur soit très propre. Chaque hôtel, chaque palace, a toujours sa propre identité florale et les fleurs sont très présentes pour marquer l'esprit du lieu, comment il s'inscrit dans le paysage parisien. Ca été un travail très intéressant pour nous.

On a réalisé aussi de très grand mariages pour des étrangers notamment des américains. On voit donc revenir sur Paris ce type de grand évènementiel de prestige, on a eu de grosses demandes comme en 2007/2008.

Concernant la boutique, son activité a été très forte, les fêtes florales ont été très bonnes de la Saint Valentin à la fête des mères. Les clients continuent de nous faire confiance et cette année on a eu un retour en particulier de la clientèle privée, du sérieux et de la créativité de la maison, de notre recherche des plus belles fleurs, des nouvelles variétés etc. C'est vrai qu'on a fait un gros travail avec nos producteurs, nos importateurs, nos grossistes et les clients ont été très sensibles à çà. Et le côté institution Pascal Mutel a été beaucoup signifié au cours du 1er semestre.

Le 1er semestre est également une année de changement dans l'équipe, avec un rajeunissement de cette dernière du fait du départ de certains plus anciens partis s'installer en province ( pour réaliser des projets plus personnels, souvent en dehors de Paris, dans leur région natale). Du coup une équipe rajeunie, qui donne un coup de peps, un engagement physique que notre métier demande, à l'esprit créatif. J'ai donc été très présent à l'atelier, à la création, à la logistique pendant toute cette période là. On a beaucoup relancé la création avec les nouveaux, un repositionnement de ceux plus anciens...

On a d'ailleurs été récompensé pour l'entreprise la plus performante au niveau des ressources humaines par la SOCAMA, 1er prix régional et c'est très agréable d'être récompensé. C'est vrai  qu'on essaie de maintenir une politique de ressources humaines avec une valorisation des salaires, une écoute des gens, une adaptation des emplois du temps, d'intéresser tout le monde à la création, à l'esprit général insufflé dans la boutique. L'équipe a répondu présent et a été très opérationnelle pendant cette période très forte.

Parle nous un peu de la boutique, les habitudes des clients, les fleurs qui ont été le plus demandées ?
Sur les fleurs on a vu vraiment les clients revenir vers une profusion de fleurs. Certains fleuristes s'étaient perdus dans les accessoires intégrés dans les bouquets et là on voit que c'est une tendance complètement déclinante. Les clients reveulent de la fleur, des bouquets plus naturels. Nous, nous avons toujours été inscrits dans cette démarche là. On a mis beaucoup en avant la rose de jardin avec des petits producteurs de la région parisienne avec lesquels on travail : les fleurs sont coupées le matin, livrées l'après midi, ou coupées l'après midi et livrées le lendemain matin. Donc toujours des fraîcheurs excellentes. On est arrivé par moment à une douzaine de variétés différentes de roses de jardin avec des senteurs complètement diverses, de très fruité à anisé. On a fait des parcours olfactifs sur ces roses pour faire découvrir aux clients leurs différences. Les clients ont envie que les fleurs sentent et ne soient plus figées comme celles qu'on trouve dans les libre services. On vient chez nous pour trouver des fleurs qui vont s'épanouir, avoir une vie chez eux, y amener une âme, un mouvement, une présence. 
Les pivoines ont été très présentes aussi, l'hortensia, sur la fin de l'hiver les amaryllis avec des variétés très jolies. On a bien sûr subi les aléas de la météo, avec une période difficile : des grosses pics de chaleur au printemps, des sécheresses pour finalement avoir un début d'été plus moribond au niveau des températures. il a fallu s'adapter. Hélas certaines fleurs ont duré trop peu, on a pu voir le lilas de jardin ne durer qu'une semaine par exemple. Il a donc fallu être très réactif pour pouvoir coller au maximum de la saison. On a bousculé un peu les clients dans leur habitudes avec des périodes de profusion d'arbres fleuris, une autre de roses de jardin. On a crée un mouvement très fort et une période très vivante sur l'achalandage des fleurs en boutique.

Quels sont tes projets pour ces prochains mois ?
La boutique a fermé 3 semaines cette été pour réouvrir à la rentrée avec des changements : le mobilier a changé, la boutique a été refaite. Les clients vont arriver dans une boutique nouvelle.
Bien sûr on va très vite arriver sur la période de Noël avec les préparatifs des grands décors qu'on commence dès maintenant en fait, l'atelier travaille déjà sur leur construction. On a nos clients toujours fidèles comme Lenôtre, la Mamounia, le Village Royal et bien sûr tous les autres...
Une année qui devrait s'achever sur une activité encore très forte.

LES COURS D'ART FLORAL EN PARTENARIAT AVEC LA BELLE ECOLE
On relance aussi les cours d'art floral ouverts aux particuliers début octobre en partenariat avec La Belle Ecole.
On avait un peu mis les cours en stand by pendant le 1er semestre en raison d'une activité très importante. Alors le temps de se restructurer, remettre l'atelier en route par rapport à cette activité très forte,  on a préféré faire un petit break et redémarrer complètement dès le mois d'octobre, avec toujours cette même envie de transmettre, de partager ses secrets, cette passion qu'est notre métier.

On a la chance de faire ce métier de fleuriste et tout le monde aime les fleurs, a envie d'en avoir chez lui selon ses budgets, ses goûts, son intérieur. et ce que j'aime dans les cours c'est l'aspect découverte d'un métier, découverte d'un produit d'astuces. Il n'y a pas de côté académique dans nos cours, qu'on peut donner à des professionnels qui s'engagent dans cette voie là. Aux particuliers c'est plutôt des cours du côté passion, astuces, valorisation de ses fleurs, dans son acte d'achat et c'est çà qui permet des échanges vraiment intéressants pendant les cours. 

DES COURS OUI MAIS LESQUELS CHOISIR ?
C'est vrai qu'il existe désormais beaucoup de cours sur Paris, alors pourquoi choisir un fleuriste plutôt qu'un autre... Nous justement on nous choisit parce qu'on partage le cours au milieu de l'atelier, on n'est pas dans les salons d'un grand hôtel ni dans une salle de cours. On est au cœur de l'atelier, ce qui donne un côté plus rustique, plus brut, mais dans les coulisses beaucoup plus dans le partage et c'est çà qui m'intéressait : que les clients soient au cœur de notre activité.
Comme toujours, quand une activité est à la mode, beaucoup se lancent dans cette activité sans avoir ni le savoir faire de transmission - nous c'est vrai que cela fait des années que nous sommes inscrits dans la transmission des cours que ce soit pour des particuliers ou des professionnels, ni la structure ou le professionnalisme. On sent que beaucoup se sont installés dans cette activité plutôt comme support de croissance plutôt que dans un vrai but de transmettre sa passion. Chez Pascal Mutel, on propose des cours, alors que c'est compliqué d'organiser au niveau logistique et emploi du temps. On le fait pour ce que soit ludique et dans le partage et certainement parmi les seuls à le faire dans cet esprit là.
Tous les détails des cours dans l'article suivant